UNE REMEDIATION ESSENTIELLE dans les troubles dys et des apprentissages.
A 3 ans, il ne parlait pas.Il s’exprime toujours avec difficulté pour son âge, semble ne pas comprendre ce qui lui est dit, s’énerve ou s’isole ? Cet enfant souffre peut-être de dysphasie ?
Il « n’entre pas » dans la lecture, fait un grand nombre de fautes à l’écrit, a du mal à suivre les leçons, ne veut plus aller en classe ? Cet enfant est peut-être dyslexique ?
Il ne parvient pas à compter, dénombrer. Ne retient pas les tables de multiplication ? Cet enfant est peut-être dyscalculique ?
Quelle que soit la raison de ces difficultés, observées tôt par les parents ou souvent signalées par un enseignant, il faut en parler à son médecin. Celui-ci pourra alors prescrire un bilan orthophonique.
L’orthophoniste est un professionnel central dans la démarche diagnostique des divers troubles du langage, spécifiques ou non, et dans leur prise en charge. Il apportera ses compétences par un « diagnostic orthophonique » qui confirmera ou infirmera un trouble du langage oral et/ou écrit, quelle qu’en soit la cause.
BILAN ORTHOPHONIQUE
Le bilan orthophonique est un outil clinique de diagnostic. Il est pratiqué exclusivement par l’orthophoniste et est réalisé sur prescription médicale. En France, il est pris en charge par les caisses de santé.
Le bilan va explorer les composantes des modalités orales et/ou écrites de l’enfant, tant sur le plan de l’expression que de la compréhension, en fonction de son âge :
- langage oral : praxies buccofaciales, articulation, phonologie, métaphonologie, répertoire lexical, syntaxe, maîtrise du langage élaboré, prosodie.
-langage écrit : lecture dont processus de décodage et compréhension des phrases. Transcription.
Ce bilan devra tenir compte d’autres compétences cognitives dont l’attention, la mémoire, les repères spatiaux et temporaux, le pragmatisme (adéquation du comportement et du discours dans une situation de communication).
Les systèmes de classification des troubles retiennent la notion de « décalage significatif entre le développement du langage et des apprentissages, et les progrès attendus sur la base de l’âge et du degré de scolarisation, en se référant à un âge mental ou QI mesuré (> 70) ». Ainsi le bilan orthophonique précise-t-il l’éventuel retard d’acquisition ou la présence d’un trouble plus structurel.
Le compte rendu de bilan orthophonique doit être envoyé au médecin prescripteur.
À leur demande, les parents peuvent et doivent avoir accès au compte rendu de bilan, qui leur sera remis par l’orthophoniste en main propre, « pour faire valoir ce que de droit ».
DIAGNOSTIC ORTHOPHONIQUE
Il peut être composé d’hypothèses et l’orthophoniste est en mesure de suggérer au prescripteur une série d’examens complémentaires. En effet, le bilan à lui seul ne permet pas toujours d’affirmer un trouble spécifique du langage oral (dysphasie) ou du langage écrit ( dyslexie). Il évalue un symptôme et ne pose pas le diagnostic médical auquel il participe.
- d’une part, parce que l’aspect spécifique ne pourra être affirmé qu’en fonction de l’évolution lors des prises en charge (remédiations).
L’ensemble des examens ainsi que l’évolution observée au cours de la rééducation, permettent alors de diagnostiquer la nature spécifique ou non des troubles. Il convient, en effet, de différencier deux notions :
Dans ces cas les plus complexes, ou en l’absence de progrès alors que la prise en charge en orthophonie est suffisamment régulière, une évaluation pluridisciplinaire en centre référent « trouble du langage et des apprentissages » peut s’avérer nécessaire.
Nota : le diagnostic de dyscalculie implique un bilan spécifique, souvent appelé « bilan logico mathématiques ».
SUIVI ORTHOPHONIQUE
Le rythme des séances de remédiation pourra être proposé par le professionnel ou suivra celui préconisé par le médecin selon la nature du trouble et les priorités estimées par ce médecin.
Le suivi se fera dans une relation de confiance essentielle avec l’enfant, l’adolescent et d’échanges avec ses parents et l’équipe pédagogique pour les adaptations et aménagements.
Il appréciera l’évolution de l’enfant ou de l’adolescent et ne devrait s’imposer si celui-ci ne montre plus de progression.
Régine Salvat, biologiste médicale.
Sources : Dominique CHAUVIN et Julie DEMOUY
Orthophonistes, service de Psychiatrie de l’enfant, centre référent Langage, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris. (chapitre 5, pédopsyeurope.lavoisier.fr)