Communiquer avec les enseignants

 

 

Communiquer avec les enseignants peut parfois être complexe.

 

En effet, si vous avez vécu des expériences négatives avec certains enseignants, la communication avec un nouvel enseignant pourra s’avérer difficile. Car vous risquez, dès le début de vos échanges avec lui, de prendre une position défensive et méfiante qu’il ressentira. 

 

Cette situation peut alors enclencher un cercle vicieux et vous risquez de créer un rapport de force qui ne sera pas profitable à votre enfant. De plus,  entrer dans ce rapport de force risque de vous épuiser, vous empêchant de vous consacrer pleinement à l'accompagnement de votre enfant.

Or, c’est un véritable partenariat qu’il faudra réussir à mettre en place, dans un dialogue fructueux parents-enseignants-professionnels.

Malgré votre volonté de dialogue, il peut arriver que certains enseignants le refusent, alors que leur comportement envers votre enfant est inadmissible (refus de tout aménagement, parfois même stigmatisation du travail fourni devant les camarades…). Quand le dialogue est impossible, vous vous retrouvez obligé de faire appel à certains dispositifs ou même de changer d’établissement pour protéger votre enfant. Mais cette situation peut parfois être évitée en « prenant des

précautions » dès votre première rencontre. 

 

Si votre enfant a un PAP ou un PPS

 

Dans un premier temps, je vous conseille de demander à rencontrer l'enseignant au plus tôt, c'est-à-dire fin juin avant les vacances ou début septembre. 

 

"Mme/Mr, mon enfant présente des troubles de l'apprentissage. Je souhaiterais pouvoir vous rencontrer au plus tôt afin que je puisse vous expliquer en quoi consiste son trouble et éviter tout malentendu, en effet il a besoin d'aménagements spécifiques pour pouvoir entrer dans les apprentissages".

 

Parfois, cette rencontre peut être officielle en équipe éducative ou équipe de suivi de scolarité avec l'enseignant de l'année précédente. Cette situation est idéale afin de pouvoir passer la main dans les meilleures conditions. Surtout n'hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel qui suit votre enfant en rééducation.

 

Lors de ce RDV, je vous conseille de préparer un topo écrit résumant les aménagements nécessaires, surtout si le PPS n'est pas précis.

Si vous connaissez les cartes mentales, ce type de présentation peut être intéressante. Encore mieux, vous pouvez le plastifier pour une meilleure conservation.

 

En clair, le mieux est d'expliquer à l'oral, mais un résumé écrit est conseillé pour que ce ne soit pas oublié.

 

Le manque d'aménagements 

 

Au cours de l'année, il se peut que l'enseignant oublie de mettre en place certaines adaptations ou bien soit en difficulté pour les mettre en place (manque de temps, n'en voit pas l'intérêt, ne maîtrise pas suffisamment certains outils logiciels), or il peut être difficile d'intervenir à chaque fois qu'un aménagement n'est pas mis en place sans avoir peur de se faire passer pour le parent "pénible".

 

Ce qui peut être intéressant, c'est de proposer dès le début de l'année de prévoir une rencontre à chaque période avant les vacances afin de faire le point. Parfois, certains petits arrangements peuvent attendre ce RDV.

 

Cependant, il est important de dire dès le premier RDV qu'il est important pour vous de pouvoir travailler ensemble en coopération et demandez lui s'il est possible de mettre en place un cahier de communication où vous pourrez informer l'enseignante en cas de difficultés rencontrées.

 

Je pense notamment aux problèmes des devoirs et de la fatigue du soir. 

Bien expliquer l'intérêt de ce cahier à l'enseignante. Expliquez les rééducations nécessaires et la fatigabilité de votre enfant qui se ressent le soir. Aussi, vous pourriez expliquer ce qui n'a pas été fait du tout, ce que vous avez pu faire à l'oral et ce que vous avez eu besoin de simplifier. Vous pourriez aussi indiquer le temps passé aux devoirs chaque soir.

Ainsi, l'enseignant saurait que l'enfant est accompagné à la maison et le temps passé à travailler, ce qui éviterait tout malentendu.

 

Pensez à communiquer le numéro de téléphone de l'orthophoniste si cette dernière est d'accord, cette coopération pourrait être très bénéfique.

 

En cas de non mise en place de certaines adaptations, intervenez avec la conviction que l'enseignant(e) ne veut que le meilleur pour votre enfant. Aussi je vous invite à employer un maximum la technique de la communication non violente.

Dans un premier temps, indiquer clairement les faits, sans jugement et sans globaliser, soyez très précis.

"hier, mon fils a beaucoup écrit en classe, la fin de la leçon est devenue illisible et il manque certains mots, ce qui rend la leçon impossible à apprendre. De plus, mon fils était extrêment fatigué le soir ne pouvant faire aucun devoir, d'ailleurs, il s'est couché le soir à 7 heures sans manger."

 

Ensuite, vous exprimez ce que vous ressentez : "je suis surprise de ne pas trouver de photocopies de ce cours comme prévu dans son PPS (PAP) et inquiète que X ne puisse l'apprendre dans de bonnes conditions".

 

Eventuellement montrer que vous n'êtes pas faché(e) : "je suppose que c'est un oubli de votre part, c'est la raison pour laquelle je me permets de vous en avertir"

 

Puis exprimez votre besoin : " serait il possible de récupérer la photocopie du cours afin que mon fils puisse apprendre la leçon ? Si cet aménagement vous pose un problème de mise en oeuvre, peut être pourrions nous nous rencontrer afin de voir si une autre solution est envisageable?"

 

En effet, il est parfois complexe de faire des photocopies car il se peut qu'il n'y ait pas de photocopieuses directement dans la salle. Parfois, une scanner portable ou laisser à disposition un vieux téléphone avec appareil photo et application scanner pourrait mieux faire l'affaire.

 

Pensez alors à l'écoute active (cf communication non violente), n'hésitez pas à reformuler ce que l'enseignant exprime afin que l'enseignant voit que vous êtes à l'écoute.

De même, si vous ne vous sentez pas écoutés, vous pouvez demander à ce que l'enseignant répète ce que vous venez de dire afin de vérifier si vous vous êtes bien compris. 

 

Ce qui est important, c'est que l'enseignant(e) réalise que vous vous présentez comme quelqu'un qui cherche à coopérer et qui reste tolérant face aux erreurs possibles de l'enseignant. 

Les enseignants savent ce qu'ils peuvent mettre en place dans leur classe et ce qu'ils ne peuvent pas, n'hésitez pas à leur demander s'ils ont d'autres solutions qui leur seraient plus adpatées.

 

L'enseignant refuse tout dialogue

 

Si l'enseignant refuse tout dialogue et que votre enfant est en grande souffrance, vous vous devez de le protéger. 

Dans ces conditions, il vaut mieux, avant toute intervention, vous assurer qu'il y a une possibilité de changement d'établissement. En effet, parfois, il est quasi impossible de trouver une issue tellement la situation est bloquée.

 

Dans une premier temps, renseignez vous de l'existence d'un enseignant ressource à l'inspection ASH de votre académie. Cet enseignant peut en effet intervenir pour conseiller sur la façon de procéder avec les élèves en situation de handicap. Ces enseignants peuvent être d'un grand soutien.

 

Surtout, il est important que vous mettiez au courant l'enseignante de votre démarche en disant " je suis inquiète pour mon enfant, il est en souffrance, j'ai donc contacté quelqu'un de l'inspection ASH afin qu'il nous guide au mieux"

 

 

Parfois, cette intervention peut suffire et dénouer la situation car une médiation peut s'installer.

 

Si aucune solution n'est trouvée et que votre enfant a un PPS, il est alors temps de taper du point sur la table. Vous informez cet enseignant que votre enfant est concerné par la loi de 2005 sur le handicap et que votre enfant a des droits. Ces droits étant baffoués et aucun dialogue n'étant possible, vous envisagez la procédure.

Vous envoyez ensuite une lettre recommandée avec accusé de réception au chef d'établissement et copie à l'inspection ASH et inspection de circonscription.

 

A vous de voir comment vous voulez procédez si rien ne se passe, cependant, si vous en arrivez à ce stade, il vaut mieux envisager une autre école pour votre enfant.

 Bon courage !

 

Estelle Rivray

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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