LANGAGE ORAL : RETARD OU TROUBLE (DYSPHASIE)?

 Repères chronologiques dans l'apprentissage du langage.

 

Les repères, ici donnés, sont relatifs car isolés du contexte, c'est-à-dire des comportements et stimulations de l'environnement. Décrire l'acquisition du langage amène à schématiser, simplifier, déformer et donner l'illusion qu'il n'y a qu'une façon d'arriver à parler. Chez un enfant, interviennent des variantes liées à l'équipement personnel (son corps), au contexte socio-familial (sa famille, son entourage), au fonctionnement propre (comment il fonctionne). C'est l'évolution qui est l'indice le plus précieux. L'enfant qui va parler « normalement » évolue vite. Certaines formules, erronées ou infantiles, sont employées quelquefois ou pendant quelques jours alors que l'évolution est lente, irrégulière en cas de dysphasie. Elle peut alors se figer dans des impasses. L'enfant n'améliore plus certaines formules sans aide. 

 

 

 

 

QUELQUES DEFINITIONS

 

Les signes décrits ici sont souvent sans gravité chez les enfants d'âge préscolaire. Leur persistance au cours de la petite section est un indicateur de bilan orthophonique pour évaluer la nécessité d'une prise en charge.

 

 

Retard = décalage chronologique par rapport aux normes attendues.

 

Trouble = non installation ou désorganisation d'une fonction :

    - formes déviantes du langage

    - bizarreries de constructions des mots ou phrases

    - non respect des stades d'acquisition

    - absence de progrès dans le temps

 

Plus précisément…La dysphasie 

 

Le diagnostic de dysphasie repose sur :

 

- la confirmation du caractère significatif du déficit verbal

- le diagnotic différentiel : ORL et audiométrique, neurologique, neuropsychologique (retard mental, TED)

 

Ainsi, le diagnostic déterminera :

 

- un trouble de l'évocation lexicale (manque du mot)

- un trouble syntaxique

- un trouble de la compréhension verbale

- une hypospontanéité verbale

- un trouble de l'informativité

- un trouble dans la production de certaines unités verbales sur commande ou en situation dirigée (dissociation automatico-volontaire)

 

Il peut exister des troubles associés :

 

- troubles de la rétention auditive immédiate

- troubles visuo-constructifs

- troubles d'acquisition des concepts de base (notamment notions de temps et d'espace)

 

Plus généralement…

 

Le langage n'est pas un objet d'étude simple. L'acquisition du langage implique la conjonction de nombreuses aptitudes, de fonctionnements, l'intégrité d'organes dont l'étude appartient à des secteurs de connaissances différents.

 

Les objectifs du diagnostic sont d'évaluer :

 

- le langage de l'enfant : écouter, analyser, interpréter

- le contexte : développement général de l'enfant

- le diagnostic différentiel : surdité, retard mental, trouble neurologique, trouble de la personnalité 

 

Il faut distinguer précocité du diagnostic et précocité de l'intervention!

 

La précocité du diagnostic n'est vraiment importante qu'en cas de trouble de l'audition (appareillage). Dans les autres cas, l'intervention sera de toute façon adaptée aux « symptômes » et permettra l'évolution et la mise en place des moyens adaptés nécessaires à l'enfant. Dans des cas complexes, on se voit parfois dans l'obligation de commencer la rééducation avec un bilan incomplet, en étant conscient qu'il persiste encore des inconnues. Après un certain nombre de séances, on pourra alors préciser ou confirmer le diagnostic initial. Le bilan orthophonique...première démarche Quoiqu'il en soit, l'enfant qui ne parle pas ou peu, à 3 ans, doit avoir un bilan orthophonique. Cela ne signifie pas qu'on va conseiller d'intervenir à ce moment-là. L'intervention peut se limiter à des conseils afin d'enrayer une situation de communication peu propice au développement du langage. Parfois, un faisceau d'arguments nous permet d'entreprendre une rééducation orthophonique : maturité suffisante, envie de parler mieux, attention possible.

 

L'orthophoniste peut aussi, très tôt, conseiller des examens complémentaires afin d'aider l'enfant dans son développement global (ORL, psychomotricité, neuropsychologie…). En cas de troubles associés, il conviendra de se tourner vers un neuropédiatre afin qu'il pose un diagnostic global en tenant compte des différents bilans effectués. En effet, seul un médecin spécialisé dans les troubles du développement de l'enfant pourra valider les hypothèses des différents intervenants et faire la part des troubles primaires et secondaires.

 

Les grands principes de la prise en charge…

 

- donner un temps de parole

- ne pas obliger à répéter mais donner le bon « modèle »

- stimuler la motricité bucco-faciale (grimaces, exercices de souffle, etc)

- enrichir le vocabulaire

- discours simple ( mais pas de discours « bébé »)

- stimuler l'écoute

- stimuler la concentration

- encourager, féliciter

- permettre l'autonomie (relative, bien sûr!)

 

 

 

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